Paysages de Haute-Savoie

Les paysages de nos communes

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Unités paysagères de Haute-Savoie

Publié le juillet 7, 2010 par CAUE dans ABCdaire

La Haute-Savoie est traditionnellement découpée en plusieurs unités paysagères :

 

(source : Atlas des Paysages de Haute-Savoie, DDT et CAUE, Editions Villes et Territoire, 1997)

 

 

Le Lac d’Annecy et la Plaine de Faverges

Cette partie du département est fortement urbanisée et la croissance des villes est importante depuis les années 60. La plaine de Faverges reste très agricole.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : prestige du lac, dit « le plus pur d’Europe », prestige de la ville d’Annecy, dite « la petite Venise des Alpes », beauté des paysages de montagne, caractère rural de la plaine de Faverges.

Description :

Il s’agit de deux plaines encadrées par des montagnes hautes aux grandes falaises calcaires, avec des massifs forestiers importants. Autour des deux agglomérations principales (Annecy et Faverges) où se concentrent les activités industrielles et de commerce, les paysages sont de type résidentiel, rural ou forestier.

Rive est : l’accès au lac est difficile (résidences ou routes en bord d’eau) et la rive est fortement urbanisée, malgré une apparence très boisée due aux parcs et jardins des résidences sur la rive, un tissus urbain lâche et des forêts installées sur les pentes.

Rive ouest : le tissu urbain plus dense, les montagnes moins hautes et les plats plus grands donnent une impression de paysage beaucoup plus ouvert et 

beaucoup moins « naturel ». Le Semnoz, avec sa carrière et ses forêts, est un élément imposant du paysage qu’il domine. Trop peu profonde pour les gros bateaux de plaisance, la partie sud-ouest du lac est plus sauvage avec des roselières, des cours d’eau et un bâti plus ancien.

L’agglomération d’Annecy : la ville joue beaucoup sur le prestige de son lac, sur son statut de station balnéaire où il fait bon se ressourcer. Construite en demi-cercle autour de la vieille-ville médiévale, les quartiers du 20ème siècle buttent contre les communes de Sévrier (ville résidentielle), Seynod, Cran-Gevrier (villes résidentielles et industrielles), Meythet et Annecy-le-Vieux (villes traditionnellement résidentielles et agricoles). Aujourd’hui, la ville est bordée par des zones d’activités qui rongent les terres agricoles (au nord et à l’ouest). Le Fier forme une coupure avec ses gorges et ses rives parfois délaissées.

Faverges et sa plaine : La plaine autour de la ville est encadrée par des montagnes abruptes et est encore très agricole. Le paysage rural se désagrère cependant peu à peu, en commençant par les pentes où les rares vignobles sont en friches. Les forêts sont en reconquête des pentes tandis que l’urbanisation réduit et morcelle les champs dans la plaine. Les villages sont adossés à la montagne et des équipements de loisir ou touristiques sont disséminés dans la plaine.

 

 

L’Avant-Pays Haut-Savoyard

Il est constitué par des collines qui se succèdent avec seulement deux massifs montagnards à l’est et à l’ouest. Des gorges imposantes serpentent dans ce paysage qui est constitué par une alternance de boisements, de cultures et de petites villes. Ce territoire subit l’attraction de l’agglomération d’Annecy.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : industries autour de Rumilly, vallons ruraux.

Description :

L’Albanais et les alentours de Rumilly : il s’agit d’un paysage de polycultures, avec des pôles industriels ponctuels notamment autour de Rumilly. Les sommets sont souvent boisés et quelques rares alpages sont présents.

Le haut-Rhône : C’est un plateau très rural où l’habitat est rare et groupé.

 

 

Le Genevois Français

C’est un territoire au relief marqué par des falaises calcaires et qui descend vers le nord. Le paysage est fermé par le massif du Jura, par le Salève et le Vuache. Il est fortement marqué par la proximité de la Suisse, de Genève.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : berceau de l’escalade, « poumon vert » de Genève, paysages d’alpages et de forêts coupés par des infrastructures importantes (autoroutes, téléphériques, voies ferrées…).

Description :

Frange urbaine (Annemasse-St Julien) : le Genevois Français est devenu le lieu de résidence de nombreux Suisses et de frontaliers français. Les infrastructures routières, imposantes dans le paysage, confluent vers la capitale helvétique et son aéroport international. La frontière est très marquée, notamment par les nombreux postes de douane. Cette partie du territoire est soumise à de forts problèmes environnementaux.

Arrière-pays Genevois : il reste très rural, (élevage laitier) avec des cultures caractéristiques réparties sur le territoire (exemple : les vergers du Mont Sion). Les villages ou les hameaux sont étalés le long des routes d’où leur surnom de « villages-rues ». Le long de la voie ferrée allant vers Genève, le paysage est très cohérent, avec un bâti caractéristique. Une partie du patrimoine est classé (comme les fermes de Pomier).

 

 

Le Plateau des Bornes

Le territoire du plateau des Bornes s’étend d’Annecy à La Roche-sur-Foron et est limité au nord par Cruseilles. Il s’agit d’un paysage à dominante rurale voire forestière en cours d’urbanisation. Il est fortement influencé par l’attraction d’Annecy et de La Roche.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : paysage compartimenté rural, succession de plateaux et de cols, zones artisanales près de la Filière, gorges (Pont de la Caille), poches d’urbanisation.

Description :

Il s’agit d’un territoire de passage puisqu’il dessert d’un côté le Lac d’Annecy et de l’autre la vallée de l’Arve. Il est donc fortement marqué par les différentes infrastructures de transport qui le traversent (autoroute, ancienne nationale, voie ferrée). Le tourisme n’a que peu d’impact dans cette zone, contrairement aux alentours du lac d’Annecy.
Des montagnes hautes (Salève, Parmelan,…) dominent ce paysage plutôt encaissé, avec leurs falaises et leurs lapiaz qui sont de véritables « déserts calcaires » avec une végétation très spécifique.

Les communes du Salève : Les villages, qui sont souvent éclatés en hameaux et corps de ferme isolés, restent pour la plupart pittoresques malgré la multiplication des lotissements, avec leur ceinture traditionnelle de vergers et de jardins. Il existe des alpages très appréciés des promeneurs sur le Salève. Aux alentours de Cruseilles, le paysage est marqué par les gorges très profondes du Pont de la Caille.

Le micropaysage de la Filière : il est marqué par de nombreux glissements de terrain et par la présence de la rivière en fond de gorges peu profondes. Autour de celle-ci, des zones d’activités se sont construites. Aujourd’hui, les résidences -et plus spécialement les lotissements- se multiplient autour de l’axe Annecy-La Roche.

Le climat de ce territoire a tendance à être froid et brumeux. Cependant, la faible altitude a été favorable au développement de l’élevage et, autour de Thorens, à la plantation de vergers de pommiers et de poiriers. L’agriculture est donc encore dynamique dans cette partie de la Haute-Savoie.

 

 

Le Massif des Bornes

Il s’agit d’un paysage de moyenne montagne à l’agriculture dynamique et à l’activité touristique importante. Chaque vallée possède une identité forte, marquée par des massifs dissemblables (Parmelan-Glières, Massif des Aravis, Massif de la Tournette).

Image traditionnelle de l’unité paysagère : paysage de carte postale, châlets traditionnels, « stations-villages », alpages.

Description :

Sur les hauteurs, les éléments minéraux, avec les falaises calcaires, les éboulis et les lapiaz, côtoient les nombreux alpages. Les sommets sont des points de repères toujours présents -ou presque- dans le paysage. Les vallées sont souvent refermées sur elles-mêmes et communiquent peu entre elles.

Mont-Charvin : les pentes sont très boisées, du fait de la déprise agricole. Les alpages des sommets ont seulement une fonction d’élevage (pas de station de ski). Les villages et hameaux sont très pittoresques, avec des fermes et des chalets traditionnels.

Vallée de Thônes : c’est la partie la plus « urbaine » de l’unité, avec la ville de Thônes, ses zones artisanales et ses industries. La proximité du Fier rend le climat assez humide.

Les Aravis : c’est le pays du Reblochon, qui induit la présence importante d’alpages qui servent souvent de pistes de ski en hiver. Des  stations de sport d’hiver sont  souvent rattachées aux villages d’altitude (la Clusaz…). Pour conserver leur image de marque,  elles doivent préserver l’intégrité du paysage et une véritable qualité environnementale.

 

 

La Basse-Vallée de l’Arve

Elle s’étend entre Bonneville, Cluses et La Roche-sur-Foron. C’est une vallée au passé fortement industriel qu’elle conserve en partie aujourd’hui. L’activité humaine y est intense et diversifée. Deux axes autoroutiers  majeurs la traversent : l’A40 et l’A41. Elle est zébrée de lignes électriques. Les mutations du territoire sont importantes.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : industrie, côteaux fertiles et ruraux, brumes hivernales.

Description

La vallée subit une urbanisation forte depuis de nombreuses années. Le tissu urbain est diffus, lâche, du fait de la construction de quartiers résidentiels à grandes parcelles, notamment dans l’est de la vallée. Certains côteaux donnent l’impression d’être épargnés par le phénomène (leur trame rurale est encore visible), mais ce n’est pas le cas. Les terres fertiles et les espaces naturels sont consommés en grande quantité.

A l’ouest, l’urbanisation est moins importante. Des zones maraîchères et d’élevage subsistent. La rivière a ici un cours plus naturelle.

 

 

Haute-Vallée de l’Arve, Pays du Mont Blanc

Ce territoire est constitué de paysages divers : l’altitude varie entre 600 et 4800m, les hautes montagnes présentent un profil déchiqueté (qui contraste fortement avec la présence de « collines » au nord-ouest du territoire), hérité d’un mélange de roches granitiques, calcaires et morainiques. Deux ensembles se distinguent : les alentours de Sallanches et le Massif du Mont-Blanc.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : alpinisme, cures thermales et pour la santé, échanges avec l’Italie, tunnels, « mythologie » catastrophiste de la haute montagne, trains d’altitude.

Un enjeu majeur du territoire est la préservation de la qualité de son territoire face à une activité touristique consommatrice d’espaces et de paysages ainsi qu’une urbanisation importante.
Description :

La variété des paysages de l’unité est causée par une géologie et une topographie contrastée qui entraînent le développement d’une végétation variée qui va de la forêt de colline à la végétation glaciaire. Les modes d’occupation du sols sont également divers : agricultures, espaces touristiques, villes et « grands paysages » se confrontent sur un territoire en mutation, notamment dans les alpages de plus en plus délaissés, dans les périphéries de ville et aux abords des voies de communication.

Il existe une architecture particulière issue des activités du 20ème siècle (thermalisme, hôtellerie…). Elle est préservée et contraste fortement avec le bâti actuel. Dans les montagnes, un patrimoine mystique peu accessible est issu des peurs engendrées par les dangers de la haute montagne (avalanches, éboulements, etc.).

Des ouvrages de protection et des infrastructures de transports marquent le paysage. Leur image  est controversée : ils représentent à la fois le progrès et les nuisances visuelles, sonores (ainsi que la pollution) qu’ils peuvent engendrer.

La plaine de Passy et Sallanches : avec un passé de forte activité des thermes de St Gervais et des sanatoriums de Passy, la plaine reste avant tout un paysage occulté à l’activité agricole prépondérante dans la plaine.

Le Massif du Mont Blanc et Chamonix : haut lieu d’échange avec l’Italie via le tunnel du Mont Blanc, Chamonix est un lieu touristique important avec ses excursions sur le toit de l’Europe et ses hôtels somptueux. L’urbanisation croissante des villes et villages est en opposition avec l’image sauvage des paysages de haute montagne.

 

 

Le Chablais Lémanique

C’est une région de contact située au nord de la Haute-Savoie, faisant frontière avec la Suisse via le Lac Léman et avec l’Italie. Elle allie des paysages relativement plats à des montagnes imposantes. L’urbanisation, comme partout ailleurs dans le département, est en forte expansion.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : lac Léman, sources thermales, eaux minérales, Suisse , paysage structuré autour de l’eau, du relief et du couvert végétal.

Description

Le Léman est la limite de l’unité du territoire qu’il structure. Le changement de typologie de paysage se fait en douceur d’est en ouest et de nord au sud. La construction de bâtis individuels est stimulée entre autres par l’installation de Suisses en France.

Ouest de la Dranse : le territoire y est plat, vallonné, avec des champs ouverts (notamment autour de Douvaine) et une unité architecturale qui permet aux villages de s’intégrer facilement dans le paysage. Quelques massifs boisés forment les frontières naturelles de cette sous-unité paysagère. L’agriculture est présente sous forme de polyculture. L’arbre est également prépondérant dans le paysage.

Est de la Dranse : le plateau de Gavot forme un escalier qui descend dans le Léman de manière progressive. Sur une de ses marches, Publier forme un ensemble urbanisé. Le paysage à dominante agricole est ici fortement compartimenté, avec une présence importante de forêts mais également une dominante minérale non négligeable (carrières de Meillerie).

 

 

Le Chablais-Giffre 

Situé autour de Taninges et St Jeoire en Faucigny (qui en sont les centres urbains), le Chablais-Giffre est un mélange de formes et de paysages singuliers résultant d’une activité géologique importante et d’une humanisation ancienne. Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, le développement touristique rapide de la région bouleverse les paysages.

Image traditionnelle de l’unité paysagère : alpages encadrés par des forêts d’épicéas et des barres rocheuses grises, montagnes « à vaches »de la Vallée Verte, cascades, stations de ski.

Description 

C’est un territoire de forts contrastes avec des paysages multiples. L’urbanisation y ait importante, dûe notamment à l’augmentation des résidences secondaires de style pavillonnaire et des bâtiments touristiques (plus de 60% de la surface bâtie). Cette dynamique importante fragilise les paysages traditionnels où s’opposent aujourd’hui l’abandon des pratiques agricoles dans les stations de ski par exemple et la mise en place d’un plurifonctionnalité des alpages (sports d’hivers, pâtures, randonnées).

L’habitat traditionnel, qu’il soit groupé ou isolé, est toujours constitué d’un sous-bassement en pierres et d’étages en bois, sauf à Taninges et St Jeoire en Faucigny où les maisons sont principalement construites en pierres. Le fêtage des chalets est toujours perpendiculaire à la pente.

La forêt est aussi très présente. Elle est étagée en fonction de l’altitude : au pied des montagnes, la hêtraie domine, puis est remplacée par les épicéas qui bordent, en hauteur, les alpages et les barres rocheuses. Cela créé une alternance de verts et de gris dans le paysage.

La Vallée Verte : Elle est encadrée par des montagnes en pentes douces où l’élevage d’Abondances est important. L’activité pastorale est un élément traditionnel de ces paysages.  Des lacs sont également présents dans cette sous-unité paysagère.

Vallée du Giffre : Elle est caractérisée par des montagnes hautes qui peuvent former des cirques glaciaires comme à Sixt Fer à Cheval. Les cascades dévalent les pentes abruptes des barres rocheuses.

 

Pour approfondir :
Site de la DIREN : l’observatoire des paysages rhônalpins, 301 unités paysagères recensées
Site de l’histoire, des archives et du patrimoine des Pays de Savoie
Atlas de la géologie des Alpes Françaises


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