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Forêt

Publié le mai 6, 2010 par CAUE dans ABCdaire

Forêt de la commune de La Clusaz (photo: CAUE 74)

 

Les forêts en Haute-Savoie couvrent près de 580 000 hectares. 90% de ces espaces sont utilisés pour la production de bois. Les forêts privées en représentent plus de 70%.

Ces espaces sont principalement constitués de boisements morcelés et de futaies (voir définition plus bas). Dans les plaines, les forêts sont constituées d’un mélange de feuillus et de conifères. En altitude, la proportion de conifères augmente jusqu’à atteindre 100%.

 

 
 1) Le taillis simple

C’est une méthode de conduite de la forêt héritée du Moyen-Age. Dans les modes de gestion les plus intensifs, les arbres sont recépés tous les ans, formant des étendues buissonnantes et non une véritable forêt. (donnant lieu à la France « rasée » du début de la Renaissance ». Pendant longtemps, une grande partie des bois français ont été gérés de cette façon pour fournir la demande de bois de chauffage.

2) La futaie

La forêt conduite en futaie est l’autre grande façon de gérer les boisements. Elle consiste traditionnellement à planter de jeunes arbres ou semer les essences souhaitées sur la parcelle de production. Les arbres sont éclaircis au cours des ans afin que seuls les sujets les plus beaux soient conservés sur plusieurs décennies pour donner des troncs droits et épais. L’exemple le plus « productiviste » de futaie sont les peupleraies et les forêts de conifères alignés.

La gestion en futaie a donné naissance au bois de Boulogne notamment, qui devait être utilisée pour la production de navires.

3) Le taillis sous futaie

Cette méthode a été beaucoup utilisée tout au long de la Renaissance et jusqu’à la Révolution Industrielle. C’est une gestion mixte qui permet d’obtenir du bois de chauffage chaque année et des troncs exploitables en scierie. Aujourd’hui, il est rare de trouver ce type de gestion en France.

Dans notre pays, de nombreuses forêts de production de bois sont plantées d’une seule essence, notamment de conifères. Or ces bois monospécifiques sont très sensibles aux attaques de ravageurs, de champignons et de maladies, mais également aux aléas climatiques. C’est ce que l’on voit dans les forêts d’épicéas qui dépérissent dans le département : fragilisées par la tempête de 1999 et la canicule de 2003, elles n’arrivent plus à faire face au Scolyte (insecte qui se loge sous l’écorce) et meurent petit à petit par dessèchement.

De plus, ces forêts monospécifiques appauvrissent grandement le sol (en l’acidifiant pour les conifères, en le vidant d’un type d’élément nutritifs pour la plupart des feuillus). C’est pourquoi il est préférable de planter des boisements mixtes qui résisteront mieux aux maladies et au changement climatique.

Les essences indigènes aux forêts savoyardes
 
Sapin pectiné (Abies alba)
Erable champêtre (Acer campestre)
Erable plane (Acer platanoides)
Erable sycomore (Acer pseudoplatanus)
Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)
Aulne glutineux (Alnus glutinosa)
Aulne blanc (Alnus incana)
Aulne vert (Alnus veridis)
Amelanchier (Amelanchia ovalis)
Epine vinette (Berberis vulgare)
Bouleau verruqueux (Betula pendula)
Buis (Buxus sempervirens)
Charme (Carpinus betulus)
Châtaignier (Castanea sativa)
Cornouiller mâle (Cornus mas)
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)
Noisetier (Corylus avelana)
Aubépine monogyne (Crataegus monogyna)
Fusain d’Europe (Evonymus europeus)
Hêtre (Fagus sylvatica)
Frêne (Fraxinus excelsior)
Argousier (Hippophae rhamnoides)
Houx (Ilex aquifolium)
Noyer commun (Juglans regia)
Mélèze d’Europe (Larix decidua)
Troène (Ligustrum vulgare)
Camerisier (Lonicera xylosteum) – fruit vomitif
Pommiers (Malus sp.)
Epicéa commun (Picea abies)
Arolle (Pinus cembra)
Pin mugo (Pinus mugo)
Pin noir (Pinus nigra)
Pin sylvestre (Pinus sylvestris)
Pin à crochets (Pinus uncinata)
Peuplier d’Italie (Populus nigra cv Italica)
Merisier (Prunus avium)
Prunier (Prunus domestica)
Cerisier à grappes (Prunus padus)
Cerisier commun (Prunus cerasum)
Prunellier (Prunus spinosa)
Poirier sauvage (Pyrus communis)
Pommier sauvage (Pyrus malus)
Chêne pédonculé (Quercus robur)
Chêne sessile (Quercus petraea)
Nerprin des Alpes (Rhamnus alpinus)
Rhododendron ou laurier rose des Alpes (Rhododendron ferrugineum) – toxique
Groseiller des Alpes (Ribes alpinum)
Eglantier (Rosa canina)
Rosier des Alpes (Rosa pendulina)
Saule blanc (Salix alba)
Saule rouge (Salix purpurea)
Saule osier (Salix viminalis)
Sureau (Sambucus racemosa)
Alisier blanc (Sorbus aria)
Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) – fruit toxique
If (Taxus baccata) – fruit toxique
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata)
Tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphillos)
Orme commun (Ulmus minor) – sensible à la graphiose
Orme de montagne (Ulmus montana) – sensible à la graphiose
Viorne lantane (Viburnum lantana)

Les essences importées et problématiques

Platane (Platanus x acerifolia) : croisement entre le platane d’orient et le platane d’occident – très sensible au tigre du platane (insecte ravageur)
Ailanthe (Ailanthus altissima) – invasif
Arbre à Papillons (Buddleia davidii) – invasif
Cytise (Laburnum vulgare) – invasif Robinier
Faux Acacia (Robinia pseudoacacia) – invasif
Sumac de Virginie (Rhus typhina) – invasif


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